Après les rétros sur Dominique A et The Jam, je m'attaque maintenant à du lourd : Sonic Youth. Du lourd, dans le sens où ce groupe a quand même déjà sorti une bonne quinzaine de disques : il y a donc beaucoup à dire sur eux. Et puis, Sonic Youth, ce n'est pas rien, c'est tout simplement pour moi, avec Radiohead, le plus grand groupe de rock actuel. Mais au contraire de Radiohead, leurs albums et leur discographie sont, je pense, trop méconnus. Il faut dire que leur musique n'est pas de celle qui s'apprivoise facilement. J'y suis moi-même venu que très tardivement. Trop sans doute. Mais depuis difficile de ne pas considérer ce groupe comme essentiel. Il y a indéniablement un son "Sonic Youth" et ce dès ce "Confusion is Sex", premier album sorti en 1983. C'est d'ailleurs assez surprenant à l'écoute de ce disque, on retrouve aisément l'univers si particulier du groupe. Mais difficile de sentir alors leur véritable potentiel. Il ne faut pas se le cacher, "Confusion Is Sex" n'est pas un très bon disque, n'en déplaise aux fans hardcore du groupe. Il est brouillon, mais comme beaucoup de leurs disques d'ailleurs, et surtout il manque sérieusement de mélodies accrocheuses. Il ressemble encore à un disque d'étudiants ne maîtrisant pas bien leurs instruments. Pourtant, avec le recul, il y a déjà en fond, cette recherche sonore, cette expérimentation sur le bruit qu'ils conserveront tout au long de leur carrière. Un disque étrange qui a une drôle de résonnance aujourd'hui, surtout quand on pense à sa date de parution : 1983. La seule piste de compréhension pourrait être cette reprise de"I Wanna Be Your Dog" des Stooges, sans doute une des principales influences. En pleine période new-wave, cela prouvait déjà que, dès ses débuts, Sonic Youth était atypique.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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