Retour aux affaires après une nouvelle petite pause, mais quand l'envie n'est plus aussi présente, ça fait du bien de s'arrêter quelques jours, comme ça. Retour donc, avec ma série d'indispensables et pour fêter dignement la mise en ligne récente sur Dailymotion (en VO sous-titrée s'il vous plaît) du très bon documentaire de Grant Gee sur le groupe, voici le premier album des désormais mythiques Joy Division. Mythiques, oui, car il faut bien avouer que depuis quelques temps, on n'arrête pas de parler d'eux, après notamment l'excellent film "Control" sorti il y a une paire d'années, relatant la carrière météorite du groupe. Joy Division est devenu une valeur étalon, parce que leur style est indéniablement redevenu à la mode. Interpol, Editors, White Lies et j'en passe ont repris plus ou moins habilement le flambeau. Et à la lumière de ce revival, on s'aperçoit que les maîtres et aussi les précurseurs de cette cold-wave, c'était eux, Joy Division et notamment ce premier disque, leur plus rock, "Unknown Pleasures", plus tout à fait punk, pas encore new-wave. Et puis, il y a forcément l'épisode dramatique du suicide de leur chanteur charismatique Ian Curtis. Ce chanteur qui vivait sa musique, sa vie en générale, de manière sans doute trop intense et qui, malheureusement pour nous, s'est consumé beaucoup trop vite. Tout est donc réuni pour que Joy Division devienne culte. Et il aura fallu attendre près de 30 ans, pour qu'ils aient en plus une certaine reconnaissance un peu plus "grand public" et un statut de groupe rock inattaquable. C'est donc devenu presque banal de dire qu'on adore ce groupe. Pourtant, à la réécoute de ce "Unknown Pleasures", on est toujours aussi terrifié. Terrifié par la brutalité du ton, par le côté rêche et abrupte de la rythmique, par l'amplitude et la maturité de cette voix venant pourtant d'un presque "gamin" de vingt ans, par la noirceur de son propos, par cette descente aux enfers programmée qui connaîtra son apogée avec le second et dernier album "Closer", mais qu'on aperçoit déjà ici, notamment dans le terrible morceau final. Curtis ne feint pas, l'avenir nous le dira rapidement. Et une aussi évidente franchise marque de manière indélébile. Malgré l'unité de ton qui règne ici, chaque morceau a son style et son ambiance particulière. "Disorder" comme "She's Lost Control" (aaah, ces premières notes ...) sont sans doute les morceaux les plus évidents du lot, les plus immédiats. "I Remember Nothing" est une lente complainte triste et désespérée, "Interzone" un brûlot punk. "Insight" est plus pop, plus proche de ce que feront plus tard les autres membres du groupe par le biais de New Order. A travers Curtis, les années 80 tenaient à leur manière, leur Jim Morrison : plus humble (et donc plus confidentiel ?), plus mélancolique, mais aussi mystérieux.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...
Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...
9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...
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