Accéder au contenu principal

Atlas Sound - Logos


Bradford Cox est un homme pressé : quand il ne sort pas de disque avec son groupe Deerhunter - l'excellent "Microcastle" de l'année dernière - c'est à son projet solo Atlas Sound qu'il travaille. Voici donc "Logos", les fruits de ce travail de laboratoire personnel. Il ne faut pas se le cacher, le bonhomme est devenu en quelques mois la coqueluche des blogs de rock indépendant et son nouveau disque était donc attendu comme le messie, seul ou presque capable de rivaliser avec Animal Collective sur le terrain de l'expérimentation sonore et du futur du rock. D'ailleurs, sur ce "Logos", on entend Panda Bear, un des membres les plus influents d'Animal Collective, sur le fabuleux et lumineux "Walkabout". A l'écoute de ce titre, on en vient à rêver d'un vrai projet en duo entre les deux hommes sur toute la longueur d'un album. Car je trouve que ce "Logos" n'est sans doute pas à la hauteur de toutes les espérances que certains ont pu mettre en lui - même si un magazine comme Magic parle déjà d'un possible meilleur disque de l'année. "An Orchid" est une très belle chanson, triste à souhait, digne de figurer en bonne place sur le dernier Deerhunter, "Shelia" est une formidable pop-song (déclaration d'amour à sa femme ?), "Quick Canal" fait penser au meilleur Sigur Ros. Mais "The Light That failed" qui débute le disque est par exemple trop long et un peu vain, "My Halo" commence bien, puis se noie un peu dans des bidouillages inutiles. Bref, ce n'est qu'à moitié réussi, même si, au fil des écoutes, on se surprend à réévaluer le disque, progressivement. Bradford Cox seul reste donc un ton au-dessous de ses idoles Animal Collective, mais aussi du dernier essai de son groupe Deerhunter. (le blog de Bradford Cox)

7/10

Chroniques :
Les Inrocks
Magic
HopBlog

Commentaires

  1. Le dernier Deerhunter me plaît, mais il compte déjà quelques longueurs. Est-ce que ce n'est pas lié au genre musical lui-même? Comme on n'a pas épuisé toutes les possibilités rendues par les textures sonores, les compositeurs sont tentés de délayer leurs bonnes idées lorsqu'ils en ont.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,