Et oui, pas de vacances pour la musique à papa cet été avec encore aujourd'hui un nouvel "indispensable". Et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas ce qu'on pourrait appeler un classique rock ultra-connu et reconnu puisqu'il s'agit de "The Fidelity Wars", deuxième album des trop sous-estimés Hefner. A l'époque, ma passion immodérée pour les Smiths puis Belle & Sebastian est terminée, il me faut donc trouver des nouveaux chouchous, le genre de groupe dont je dois absolument posséder tous les disques. Ce sera Hefner, un obscur groupe anglais, dont le leader Darren Hayman, avec son look de geak est le prototype idéal de l'anti-star. Pourtant, en quatre albums seulement (comme les Smiths, le Velvet Underground ou les Pixies, comme quoi ça doit être le chiffre idéal), son groupe a réussi à se créer un univers bien à lui, avec ses pochettes façon BD, ses chansons sous forme d'hymnes pour toutes les petites choses du quotidien (il y aura l'hymne pour les cigarettes, pour l'alcool, pour le café, pour La Poste, pour les choses que nous n'avons pas faites, etc), sa pop déglinguée qui doit autant aux Violent Femmes, aux Modern Lovers, qu'aux Smiths ou Belle & Sebastian justement, ses questions existentielles sur la vie, sur l'amour surtout ("How can she love me when she doesn't even love the cinema that I love.") Le tout sans se prendre le moins du monde au sérieux. Je me rappelle pour cela l'un de leur unique concert dans l'hexagone, à la Boule Noire, où le groupe, feignant l'amateurisme, se contentait de mettre principalement en avant sa bonne humeur et sa joie simple d'être là. Et tant pis si Darren oubliait les paroles en plein milieu des chansons, il n'était pas le dernier pour faire réagir et participer le public en improvisant par exemple des chorégraphies assez improbables. Pourquoi cet album plus que les trois autres ? Sans doute parce que c'est avec celui-là que j'ai découvert le groupe. Parce que j'aime toutes les chansons ou presque. Parce que c'est sans doute leur meilleur, tout simplement.
Au mois d'octobre prochain, on annonce un nouvel album de Hayman, qui sévit désormais en solo. Malheureusement, s'il a sans doute gagné en expérience et en richesse d'écriture (sa palette d'influences est plus variée), il a aussi indéniablement perdu ce qui faisait tout le sel de sa musique : ses mélodies enjouées et sa fraîcheur. Alors voilà, si Hefner ne sera jamais considéré comme un groupe important dans l'histoire du rock, il peut pourtant rapidement devenir indispensable à tous ceux, comme moi, qui ont au départ goûté un peu innocemment à leur musique. Car ces hymnes ont un fort potentiel addictif. Alors, Hefner, des amis pour la vie ?
Clip de "I Took Her Love For Granted" :
Clip de "I Took Her Love For Granted" :
"Trop sous-estimés", tout-à-fait exact.
RépondreSupprimerMystérieux, car c'est vraiment accessible...
Il a des groupes maudits...
:-)
Oui, entièrement d'accord, assez incompréhensible ce désintéressement général pour ce groupe.
RépondreSupprimerEt puis il y a Don't Flake Out On Me sur ce disque. Si ce n'est pas une des chansons les plus touchantes de cette fin de décennie ça y ressemble beaucoup.
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