Comment parler des Smiths aujourd'hui ? Comment parler d'un groupe qui a squatté presqu'exclusivement ma chaîne hi-fi pendant une année entière, reléguant au placard tous mes autres disques - il faut dire qu'à l'époque, j'écoutais Genesis, Dire Straits ou encore Queen : god blessed Morrissey ! Je découvrais donc les Smiths, malheureusement sept ans après leur séparation, à la fin de mon adolescence. Les Mancuniens sont d'ailleurs souvent considérés comme une formation très liée à cette période de la vie, parlant à coeur ouvert à tous ces jeunes adultes en devenir, un peu timides, gauches, ne sachant pas comment faire, surtout avec les filles. "Shyness is nice" nous confiaient-ils justement sur l'éternel "Ask", comme une libération pour une toute une jeunesse en proie au mal être et éprouvant les pires difficultés à trouver sa place dans la société et dans la vie en général. Morrissey, ce romantique misanthrope, agissait alors comme un grand frère, sachant trouver les mots justes pour parler à tout un chacun et délivrer ainsi les clés pour ouvrir les portes restées jusque là désespérément closes : "Send me your pillow, the one that you dream on and I'll send you mine". Il nous avouait aussi que le beau gosse de la classe, celui que tout le monde enviait, n'avait pas forcément une vie meilleure que la nôtre ("If you're so very good-looking, why do you sleep alone tonight ?") à l'image du Alain Delon agonisant sur la fameuse pochette de "The Queen Is Dead".
Depuis la fin prématurée du groupe et une discographie en tous points exemplaires, Morrissey poursuit laborieusement une carrière en solo, qui connaîtra malgré tout quelques hauts ("Vauxhall And I" ou encore le plus sous-estimé "Southpaw Grammar"). Mais souvent mal entouré - n'est pas Johnny Marr qui veut - sa musique n'aura plus la légèreté et la fraîcheur d'antan. Les années ont donc passées, nous sommes devenus responsables, majeurs et vaccinés, avons aussi gagné en assurance (si, si, un peu quand même !) mais, à l'écoute de "The Queen Is Dead", le chef d'oeuvre incontestable des Smiths, et de ses dix classiques instantanés, on s'aperçoit finalement que rien n'a foncièrement changé car c'est toujours cette même envie de replonger inlassablement la tête la première dans ce bain de jouvence qui prédomine. L'adolescence, cet âge des possibles : "I know it's over", peut-être, mais malgré tout, "There is a light that never goes out". Définitivement.
Clip de "There Is A Light That Never Goes Out" :
Depuis la fin prématurée du groupe et une discographie en tous points exemplaires, Morrissey poursuit laborieusement une carrière en solo, qui connaîtra malgré tout quelques hauts ("Vauxhall And I" ou encore le plus sous-estimé "Southpaw Grammar"). Mais souvent mal entouré - n'est pas Johnny Marr qui veut - sa musique n'aura plus la légèreté et la fraîcheur d'antan. Les années ont donc passées, nous sommes devenus responsables, majeurs et vaccinés, avons aussi gagné en assurance (si, si, un peu quand même !) mais, à l'écoute de "The Queen Is Dead", le chef d'oeuvre incontestable des Smiths, et de ses dix classiques instantanés, on s'aperçoit finalement que rien n'a foncièrement changé car c'est toujours cette même envie de replonger inlassablement la tête la première dans ce bain de jouvence qui prédomine. L'adolescence, cet âge des possibles : "I know it's over", peut-être, mais malgré tout, "There is a light that never goes out". Définitivement.
Clip de "There Is A Light That Never Goes Out" :
Cultissime et tellement spécial.
RépondreSupprimerCe qui a changé surtout depuis, c'est que tu n'écoutes plus Genesis, Dire Straits & Queen (Aïe !) Bon, je te charrie gentiment :)
RépondreSupprimerMoi, je me rappelle m'être fait moquer par fans des Smiths, plus âgés que moi et très sûrs d'eux en 86 chez un disquaire : j'y venais acheter le live de U2 "Under A Blood Red Sly"...
Difficile sinon de choisir un album préféré parmi leur disco, les 4 sont indispensables !
@JP : C'est vrai, je n'écoute plus ces groupes, mais avant, c'était même pire. La preuve en image ici !
RépondreSupprimerEt oui, tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents qui écoutent les Beatles...
Ne jamais oublier d'où l'on vient ;)
Pour les 4 disques studio des Smiths, celui-là est quand même le meilleur, même si j'ai aussi un faible pour le dernier "Strangeways here we come", les 2 premiers ayant moins bien vieilli, enfin, c'est un avis perso.
@ Vincent : ah ouais ! Cette "chronique honteuse" m'avait échappé. J'ai revu quelques extraits des vidéos : très, très drôle ! (Je ne me remets pas du chanteur de Scorpions, sa casquette en cuir, son sifflement...)
RépondreSupprimerTu sais, les goûts musicaux ne se transmettent pas forcément par hérédité... et heureusement ! Sinon, je serais devenu fan de feu Pascal Sevran :-)
Avant Cure & U2, j'ai bien dû écouter quelques daubes mais j'ai refoulé tout ça. Je me rappelle par ex. Sandra ou A-ha... Chut !
Moi aussi j'avoue un faible pour le dernier album des Smiths. Mais à leur sujet, je préfère raisonner en termes de chansons. Et des bonnes, il y a en sur TOUS leurs LPs !
Très bon choix, excellent album :-)
RépondreSupprimerTa chronique m'a beaucoup ému.
RépondreSupprimerJ'ai le même sentiment en écoutant The Smith. C'est ma jeunesse (j'ai détesté avoir 20 ans).
Qu'est ce que j'aime ce groupe encore maintenant il ne se passe pas une semaine sans que je l'écoute. Et je le fais écouté à mes filles (4 et 6 ans) qui adorent sa voix si particulière.