Accéder au contenu principal

Mes indispensables : R.E.M. - Murmur (1983)

A l'heure où est rééditée petit à petit toute la longue discographie du groupe en coffret "deluxe" avec moult bonus, version live, etc - ils en sont au troisième album, "Fables Of Reconstruction" - il était sans doute temps dans ma rubrique d'indispensables de me pencher un peu sur leur carrière. Je veux parler bien sûr des respectables et respectés R.E.M. (ou Rapid Eye Movement). Pour moi, leur meilleur restera pourtant leur premier disque, "Murmur", malgré "Automatic For The People", qui est sans doute plus varié, plus orchestré, mais aussi plus "fade" (avec le recul, "Everybody hurts", c'est quand même pas génial, non ?) Oui, en 1983, R.E.M. est loin d'être le grand groupe qu'il est devenu, "Losing My Religion", ce n'est pas encore pour tout de suite. Il faut dire que l'époque ne se prête pas vraiment à ce genre de musique, ce folk rural à guitares un peu nerveuses. Peu avant eux, des groupes  comme les Feelies, Television, ou les Violent Femmes avaient bien essayé sans rencontrer beaucoup de succès. Non, en 1983, ce qui marche, c'est plutôt les synthés, la new wave et les mélodies faciles. Pas évident alors de se revendiquer d'un groupe pourtant aujourd'hui devenu culte et considéré comme un des plus grands de l'histoire du rock (le plus grand ?), à savoir le Velvet Underground (en témoigne leur reprise de "There she goes again").
"Murmur" est donc un disque qui a été réévalué à la hausse avec le recul. Passé un peu inaperçu à l'époque, il est aujourd'hui souvent cité parmi les meilleurs disques rock des années 80, eut égard à l'ensemble de la carrière presque sans fausse note du groupe emmené par le charismatique Michael Stipe. "Murmur" parce qu'il n'y a ici pas de baisse de régime tout au long des 12 morceaux ("Shaking Through" : quelle chanson!), parce que c'est toujours émouvant de voir un groupe aussi important à ces débuts, parce qu'il y a déjà tout ce qui fait la qualité d'une formation comme R.E.M., cette savante alchimie entre folk rural et instinctif et rock urbain et réfléchi. Une musique qui, alors peut plaire au plus grand nombre sans pour autant céder à la facilité dans l'écriture. Je l'ai déjà dit, mais un groupe comme The National peut aujourd'hui s'inscrire dans la même lignée que R.E.M., qui, pour sa part, a tout de même un peu perdu de sa superbe depuis quelques années. Car c'est la même intransigeance musicale, le même esprit de clan, le même chemin exigeant, tracé en dehors de toute mode. De véritables modèles à suivre, en quelque sorte...

"Radio Free Europe" :
"Talk About The Passion" :

Commentaires

  1. les 90's et suivantes auront au moins amené une coupe descente à M.Stipe
    Sinon, bien d'accord sur la qualité exceptionnelle de cet album (elles valent le coup ces réeditions d'ailleurs ?)

    RépondreSupprimer
  2. Je ne sais pas si elles valent le coup, mais le packaging est plutôt pas mal en tout cas :)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...