Accéder au contenu principal

Arctic Monkeys - The Car

"The Car" ? Quelle voiture ? Celle de la pochette, garée seule sur un toit d'immeuble, à l'écart du bruit de la ville, dominant l'agitation du commun des mortels ? Voilà ce qu'est devenue en deux albums la musique des Arctic Monkeys, délaissant les sentiers balisés du mainstream du rock. En faisant cela, ils ont abandonné sur le bas-côté quelques uns de leurs suiveurs de la première heure, plus enclin au gros son qui dépote et aux riffs qui claquent qu'au solo de saxophone, au chant de crooner et aux rythmiques soul propres au Bowie de "Young Americans". Ce nouvel album est la confirmation de la nouvelle direction prise par Alex Turner et sa bande. La formation la plus célèbre en provenance de Sheffield depuis Pulp a eu le mérite de ne pas stagner et de prendre le risque de perdre en popularité. Pourtant, ce n'est pas encore le cas : la soirée du dernier Rock en Seine où ils étaient têtes d'affiche a été la plus rapidement complète - avant Tame Impala, Nick Cave et Stromae. Je n'y étais pas mais leur prestation a parait-il été décevante, jugée un brin mollassonne et froide. Ils reviendront à Paris au mois de mai prochain, essayer de contredire cette impression en remplissant déjà deux jours de suite l'Accor Hotel Arena. Preuve en est que leur succès ne s'est pas estompé, bien au contraire. 
Mais alors, qu'en est-il de leur nouveau disque ? Et bien, il est plus compact, peut-être encore plus subtil que le précédent, avec au moins deux excellents morceaux, le premier "There'd be a mirrorball" et "Body Paint". Il devrait aussi se bonifier au fil des écoutes. En tout cas, voilà l'un des rares groupes de rock à allier à la fois reconnaissance à grande échelle et exigence artistique intacte. Rien que pour cela, les Arctic Monkeys demeurent indispensables.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,