"The Car" ? Quelle voiture ? Celle de la pochette, garée seule sur un toit d'immeuble, à l'écart du bruit de la ville, dominant l'agitation du commun des mortels ? Voilà ce qu'est devenue en deux albums la musique des Arctic Monkeys, délaissant les sentiers balisés du mainstream du rock. En faisant cela, ils ont abandonné sur le bas-côté quelques uns de leurs suiveurs de la première heure, plus enclin au gros son qui dépote et aux riffs qui claquent qu'au solo de saxophone, au chant de crooner et aux rythmiques soul propres au Bowie de "Young Americans". Ce nouvel album est la confirmation de la nouvelle direction prise par Alex Turner et sa bande. La formation la plus célèbre en provenance de Sheffield depuis Pulp a eu le mérite de ne pas stagner et de prendre le risque de perdre en popularité. Pourtant, ce n'est pas encore le cas : la soirée du dernier Rock en Seine où ils étaient têtes d'affiche a été la plus rapidement complète - avant Tame Impala, Nick Cave et Stromae. Je n'y étais pas mais leur prestation a parait-il été décevante, jugée un brin mollassonne et froide. Ils reviendront à Paris au mois de mai prochain, essayer de contredire cette impression en remplissant déjà deux jours de suite l'Accor Hotel Arena. Preuve en est que leur succès ne s'est pas estompé, bien au contraire.
Mais alors, qu'en est-il de leur nouveau disque ? Et bien, il est plus compact, peut-être encore plus subtil que le précédent, avec au moins deux excellents morceaux, le premier "There'd be a mirrorball" et "Body Paint". Il devrait aussi se bonifier au fil des écoutes. En tout cas, voilà l'un des rares groupes de rock à allier à la fois reconnaissance à grande échelle et exigence artistique intacte. Rien que pour cela, les Arctic Monkeys demeurent indispensables.
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