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Louise Attaque & Dominique A - Paris, Le Café de la Danse, 5 novembre 2022


Encore un concert avant de poursuivre notre rattrapage intensif des disques de 2022, ceux de Louise Attaque et Dominique A, réunis le temps d'une soirée grâce à France Inter. Décidément, encore des anciennes gloires des années 90, françaises cette fois-ci. Pour les premiers, c'est un grand retour accompagné d'un nouveau disque. Le second publie régulièrement des albums depuis ses débuts en 1992, trente ans déjà que "La Fossette" est paru. Si leurs premiers disques respectifs avaient marqué chacun à leur manière les esprits, cela fait bien longtemps que ni les uns, ni l'autre ne révolutionnent les genres. Entendre leur musique à la suite le temps d'une même soirée est assez révélateur des différentes approches. Celle des Parisiens de Louise Attaque - Gaëtan Roussel a le même accent parigot traînant que feu Daniel Darc - est festive, directe, presque naïve, aux influences plus marquées qu'à leur début, plus New Order que Violent Femmes désormais. Celle de Dominique A est à l'inverse plus posée, réfléchie, tant au niveau des arrangements que des textes particulièrement soignés. Ce qui fait que les réunir le temps d'une soirée était un drôle de pari. Louise Attaque, malgré leur succès plus large fit la première partie en raison d'une participation en direct le même soir dans l'émission de télé Star Academy. A la fin de leur set, de nombreuses personnes du public quittèrent la salle, faisant place à une audience un peu différente et plus diffuse. Il faut dire qu'en plus le natif de Provins, pas rassembleur pour un sou, ne joua quasiment que son dernier disque alors que les précédents enchaînèrent beaucoup de leurs classiques. "Je t'emmène au vent", "Léa", "Ton invitation", pour un retour en adolescence. Et l'étrange impression que ces hymnes sont restés bloqués en 1997 et qu'ils ne me parlent plus aujourd'hui, faisant partie d'un passé qui ne serait plus le mien. Les nouvelles chansons de Louise Attaque, sans être désagréables, seraient celles d'un groupe qui serait resté des adolescents, à l'inverse de moi.  
La suite, le concert de Dominique A, fut nettement plus rassurant. Normal, je n'ai jamais lâché le chanteur depuis la première fois que je l'ai écouté. Si, depuis quelques années, je n'attends plus impatiemment chacun de ses albums, il ne m'a jamais vraiment déçu. "Le monde réel", dernier en date, ne fait pas exception. Avec des textes écolos bien dans l'air du temps, mais qui n'apparaissent pas comme faciles, racoleurs ou démagos. Non, le bonhomme sait toujours garder la distance suffisante, même s'il parvient quand même l'espace de quelques minutes à lâcher un coup de gueule sur les festivals qui pourraient être annulés en 2024 à cause des Jeux olympiques qui monopoliseraient l'essentiel des services de sécurité en France. Comme pour dire que la culture serait une nouvelle fois le parent pauvre des manifestations en France. Bref, même s'il est musicalement moins essentiel, l'artiste garde son regard acéré, utile sur l'actualité et le monde qui l'entoure. Et puis, son concert, à défaut d'être enlevé, fut exécuté d'une chaleureuse mélancolie.

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