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Stereolab (+ Julien Gasc) - Paris, la Gaîté Lyrique, le 23 novembre 2022

 

Ceux-là, je les ai vraiment découverts sur le tard. Parce que dans les années 90, j'étais principalement influencé par les Inrocks et Bernard Lenoir. Et les deux parlaient très peu de la musique de Stereolab, hormis une black session partagée avec Dominique A en mars 1993. A tort. Le groupe du couple franco-anglais Laëtitia Sadier et Tim Gane est un des plus influents de son époque. Depuis, je me suis rattrapé. Même s'il me reste encore beaucoup à découvrir car leur discographie est pléthorique. La formation s'est arrêtée à la fin des années 2000 quelques temps après le triste décès de leur guitariste Mary Hansen d'un stupide accident de la route. Depuis 2010, plus de vrai nouveau disque malgré de nouveaux concerts. Après une première date parisienne complète assez rapidement en octobre dernier, le groupe remettait le couvert un mois plus tard. L'occasion pour moi de les voir enfin sur scène. Avant eux, on eu droit en première partie à Julien Gasc, membre actuel du collectif toulousain Aquaserge et ancien de Stereolab de 2008 à 2009. L'univers du chanteur est assez original, comme un Mathieu Boogaerts en plus précieux. Ou un Katerine sous anxiolytique. Il est accompagné seulement d'un claviériste. Les chansons sont minimalistes à l'excès, les paroles ont l'air improvisées. La première impression est étrange, d'autant que Gasc ponctue ses chansons de quelques molles saillies décalées. Il faudra sans doute réécouter son dernier "Re eff" et les précédents pour se faire une idée plus précise de l'énergumène.

La setlist du concert de Stereolab est ensuite assez proche de celle du 26 octobre dernier, composée de très peu de standards du groupe. Rien de mon disque préféré "Emperor Tomato Ketchup". Mais quand même "Miss Modular" et l'inévitable "French Disco" en rappel. Le groupe a l'air heureux d'être là, de voir que mine de rien, il a réussi à remplir deux soirs la salle de la Gaîté Lyrique. Il a encore du succès et contrairement à nombre de formations de sa génération, il semble même attirer aussi des plus jeunes. Si leur musique pourrait paraître un peu distante sur disque, il n'en est rien en live, bien au contraire. On se sent rapidement en terrain connu, comme avec des amis fidèles et avec lesquels on aurait toujours plaisir à partager, à parler entre d'autres d'anarchisme dont ils paraissent toujours proches. Sadier et Gane ont commencé au sein des excellents McCarthy, groupe aux textes très politiques. Tels deux gamins, ils font en tout cas plaisir à voir (et entendre). L'heure et demie en leur compagnie file à toute allure. Avec pour finir quelques essais expérimentaux et soniques à souhait, histoire de nous en mettre plein les oreilles et aussi de valider que Stereolab, cela reste aussi, comme son nom l'indique, un laboratoire. Familier peut-être mais toujours aventureux.

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