Ceux-là sont complètement frappadingues. Les frères jumeaux Shears sont tout à la fois : enthousiasmants, insupportables, suffisants, géniaux. Leur nouveau disque, déjà cinquième en une petite dizaine d'années, ne changera pas la donne. Rien que le nom annonce la couleur : "Horseshit on route 66". Une grosse crotte sur l'autoroute du rock. Voilà à quoi ressemble la musique du binôme. Comme des rejetons de Kurt Cobain, cyniques au possible, se disant que le trente-sixième degré permet de garder suffisamment de distance avec le système et évite de se mettre une balle dans la tête. Les deux branleurs, à force de jouer constamment la carte du grand n'importe quoi, pourrait lasser. Sauf que ce nouvel album joué pied au plancher ne dure que 25 minutes et qu'il contient quelques joyaux cachés sous les étrons, comme "Freight Yard", "Orange County Punk Rock Legend" ou "Chainsaw The Door". Et puis, au final, on se dit qu'ils ont réussi à se créer un style rien qu'à eux. Que les pisse froid ou autres réactionnaires qui martèlent à longueur de temps que tout a déjà été inventé, que tout est recyclage, qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, viennent jeter une oreille à ce "Horseshit on route 66", sans doute le meilleur album de The Garden.
Il y a largement ici de quoi se nettoyer les esgourdes. Voici donc un jardin bordélique à souhait, où rien n'est coupé, taillé comme il faut, pas même les mauvaises herbes. Écolos les frères Shears ? D'une certaine façon oui, dans leur manière de ne rien jeter. Par contre, pas le genre à économiser leur énergie. Juste leur temps. 25 minutes en leur compagnie, c'est finalement trop peu. Allez, on remet ça ?
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