Et voici enfin l'album et ce n'est pas une mince affaire, qui m'a fait aimer Sonic Youth. Et oui, j'avoue ne pas être un fan de la première heure du groupe, loin s'en faut. Pourtant, ça fait déjà un moment que j'en parle ici et si justement, j'en parle, c'est grâce à "Sonic Nurse". C'est ce disque qui m'a donné l'envie de réécouter l'intégralité de leur oeuvre et qui m'a fait aimé d'autres albums comme "Sister" et "Goo". D'ailleurs, je trouve personnellement que "Sonic Nurse" est leur meilleur album depuis "Goo" justement. Le plus pop, le plus mélodique, celui qui va le plus à l'essentiel. Il n'y a pas de superflu dans les morceaux, les solos de guitares servent toujours à quelque chose, font avancer la mélodie, même si la plupart des titres dépassent allégrement les cinq minutes. Dix titres et pas un seul moment faible, c'est assez rare pour le signaler. Alors, bien sûr, ce n'est pourtant pas le disque que les fans officiels du groupe apprécient le plus, loin de là. Pas assez barré, trop propre sur lui. Mais je trouve que c'est l'un des plus accessibles, l'un de ceux qui à l'écoute, nous persuade s'il en était encore besoin que les Sonic Youth sont grands musiciens et que sous des apparences bruitistes, ils peuvent écrire de vraies grandes pop-songs qui se tiennent. Oui, ce "Sonic Nurse" m'a guéri des Sonic Youth, moi qui les trouvais un peu surestimés. On peut se tromper parfois : Sonic Youth est assurément l'un des plus grands groupes de rock au monde.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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