Accéder au contenu principal

Albin de la Simone - Un Homme

Voici un des auteurs-compositeurs de chanson française les plus discrets de sa génération. Et pourtant, sous ses airs de ne pas y toucher, le gaillard pourrait en rabattre à beaucoup. Il fait partie de la génération des JP Nataf qu'on entend ici à la guitare, Florent Marchet, Arnaud Fleurent-Didier, Vincent Delerm, Mathieu Boogaerts - peut-être celui dont il se rapproche plus -, etc. Celle qui se réclame, qui d'un Alain Souchon, qui d'une Françoise Hardy, avec pour la plupart ce même ton doux-amer. Qui a dit que nous n'avions plus de chanteurs de talent en France ? Son nouveau disque, "Un homme" est comme on pouvait le deviner à l'opposé de l'assurance d'un Polnareff, quand il affirmait il y a plus de trente ans - une éternité -, "Je suis un homme, je suis un homme quoi de plus naturel, en somme". Ici, rien de naturel, au contraire, on est plutôt dans l'auto-persuasion : "Je suis un homme, c'est vrai, je suis un homme et tu m'aimais...".
Albin de la Simone est un homme de son temps, qui doute, qui se cherche. Pas de virilité exacerbée, pas non plus d'ambiguïté sexuelle assumée, non, juste une place de plus en plus difficile à trouver. Comme sur le charmant single "Mes épaules", où le chanteur ne sait pas s'il sera capable de faire face à toutes ses nouvelles responsabilités : la vie de couple ou la paternité. Sans renouveler pour autant le genre, c'est une belle voix pour trentenaires un peu paumés. Parfait pour moi, donc.

Clip de "Mes épaules" :

Album en écoute intégrale sur Deezer.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...