Accéder au contenu principal

La musique à ... Aline

Aujourd'hui, c'est Aline, alias Romain Guerret qui nous parle de sa musique à lui. Ayant pourtant longtemps végété dans l'anonymat du rock hexagonal, il semble afficher désormais une fière assurance. Il faut dire qu'il y a de quoi, "Regarde Le Ciel" entrevoit enfin la lumière : c'est un condensé de chansons pop incroyablement addictives. Où l'on constate qu'il est bien un enfant des années 80, ayant réussi à faire le lien entre Souchon et Frank Black. Ce qui n'est pas un mince exploit. 


Parents 
Ma mère écoutait les Beatles, Julien Clerc (son chouchou), Georges Brassens, Barbara et mon père Joe Dassin, Michel Sardou, Polnareff ou encore Reggiani. Ils en écoutaient surtout dans la voiture. A la maison, ils écoutaient surtout la radio. 

Premiers disques
Les premiers disques que j'ai écouté sont ceux de mes parents bien sûr puis ceux de ma grande soeur, Daho avec "Pop Satori", Wham, Culture Club. Vers 9 ans, j'ai commencé à me faire offrir des 45 tours par ma mère, elle me les achetait à l'Intermarché du coin quand j'avais des bonnes notes. Je me souviens de The Cure avec "Close to me", les premiers Madonna, un Elvis Presley "Love me true", la cassette du "Thriller" de Michael Jackson... J'avais beaucoup de cassettes, que j'enregistrais à la radio. J'écoutais la radio jour et nuit parce que je n'arrivais pas à dormir. Le premier disque que j'ai dû acheter avec mes petits sous je crois que c'était l'album de A-ha, celui où il y avait "Take on me". 



Plaisir honteux
Je ne comprends pas cette histoire de "Guilty pleasure". A partir du moment où j'aime un truc c'est qu'il en vaut la peine. Donc non, je n'ai honte d'aucun disque que j'ai pu acheter ou aimer. Après, il y avait certainement des choses un peu limites que je ne réécouterais pas aujourd'hui. Quoique... 

Déclic musical
Mes parents m'ont toujours dit que quand on me posait la question de savoir quel métier je voulais faire plus tard je répondais invariablement : je veux faire Alain Souchon, parce que lui a le droit de mettre ses mains dans les poches...Donc j'ai dû être marqué par ce type. Après c'est Elvis Presley. Sur un doc à la TV, j'ai été subjugué par ce mec en costard qui jouait de la guitare devant des filles hystériques. J'ai dû m'inscrire aux cours de guitares le lendemain! En tout cas, j'ai toujours été attiré par la musique, les mélodies, les arrangements, la musique populaire mais aussi la musique classique. Avec les livres c'est quelque chose qui a toujours nourri mon imaginaire. La musique accompagnait mes images intérieures, elle était la bande son de mes aventures fantasmées.


Disques indispensables
Je n'ai pas trop changé en fait. J'ai aujourd'hui une bien plus grande culture musicale et mes goûts se sont affirmés mais j'aime toujours autant les mélodies, les tempo plutôt rapides, je suis sensible aux harmonies, aux chouettes basculements d'accords qui bouleversent. J'aime la guitare et les boîtes à rythmes, les caisses claires profondes et réverbérées. Mes influences sont aujourd'hui comme hier à chercher du côté du rock, de la pop synthétique, de la musique populaire et de la variété aussi, j'aime bien les tubes, j'aime bien l'idée de tube, l'idée qu'une bonne chanson puisse être intemporelle et indémodable me rend heureux. J'ai toujours avec moi, le deuxième album de Franck Black, les albums de The Wake, des Buzzcocks et du Velvet Underground et surtout plein de compilations maison.


Enregistrement de "Regarde Le Ciel"
Ambiance très sereine, calme. C'est dû, je pense, à la personnalité de Jean-Louis Piérot et de Philippe Balzé, des gars calmes et souples. On n'écoutait pas de musique, juste les démos de Young Michelin pour se replonger dans l'ambiance et se remémorer les parties à jouer.

Ecriture et composition  
Aline, c'est à la base un projet solo. J'ai écrit les premiers morceaux seul dans mon coin. L'inspiration était là, une atmosphère particulière, la solitude, le questionnement, les désillusions, l'envie de renaître, d'être quelqu'un d'autre, quelque chose de nouveau. Se débarrasser d'une peau devenue encombrante. Retrouver la lumière, les paradis perdus. Après avoir expliqué aux copains ce que je voulais faire et comment je voulais le faire ils ont pu apporter leur pierre à l'édifice. Il n'y a maintenant pas de règle précise quant à la composition des morceaux. A deux, tout seul, le groupe entier. Moi, je fais tous les textes et je suis le gardien du temple, j'ai établi des règles et je veille à ce qu'elles soient respectées.

Fierté personnelle
Peut être "Elle m'oubliera" pour sa limpidité. Rien ne dépasse, pas de gras. C'est fluide, simple et direct, honnête.


Scène
Sur scène, c'est de mieux en mieux. Au début, on ne savait pas comment aborder la question. On ne fait pas une musique très spectaculaire et on n'aime pas trop se rouler par terre. En tout cas, on joue plus nerveux que sur disque, plus tendus, parfois post punk, c'est un peu plus rock. Ça dépend des salles, du public et surtout de nos configurations psychiques.

Enfants
J'ai deux petites filles. Elles écoutent surtout la radio et les tubes des chanteurs du moment. Quand je suis avec elles, je leur fais écouter la musique que j'aime sans trop les gaver. Elles prennent ce qu'elles ont envie de prendre. Elles se feront leur éducation musicale elles mêmes, ou pas. En tout cas, elles m'ont fait découvrir "Follow rivers" de Lykke Li et j'ai adoré ça.

Aline est actuellement en tournée dans toute la France.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...