Accéder au contenu principal

My Bloody Valentine - MBV

C'est bien simple avec My Bloody Valentine, j'ai toujours eu des rapports d'amour-haine. Disons qu'entre eux et moi, c'est compliqué. C'est le propre des grands groupes, me direz-vous, de ne pas laisser indifférent. Toujours est-il qu'étant un peu trop jeune à l'époque, j'ai connu la formation du mutique Kevin Shields par le biais de magazines rock qui encensaient alors leur chef d'oeuvre, "Loveless". J'avais donc acheté le disque, les yeux fermés ou plutôt sans même l'avoir écouté au préalable. Malheureusement, comme beaucoup de néophytes à ce genre d'expérience sonore, je suis resté d'abord profondément hermétique à leur musique, pensant même à la première écoute que ma chaîne hi-fi commençait à rendre l'âme. J'ai donc pensé à le revendre dans un quelconque vide grenier. Puis, finalement, non. Il est resté désespérément à l'abandon dans un recoin de ma discothèque, ne voyant quasiment jamais le confort douillet de mon lecteur CD. Et puis, je ne sais plus par quel heureux hasard, j'ai remis le disque, quelques années plus tard, comme ça. Comme un besoin de ressentir quelque chose de différent, sortant de ma routine discographique. Et l'improbable effet se produisit, petit à petit. "Loveless" devint loveful. Et la bande originale de "Lost In Translation" d'enfoncer le clou avec le génial "Sometimes". 
Ensuite, ce fut au tour du concert, de l'expérience live. Là aussi, j'avais eu des échos dithyrambiques, comme quoi, il fallait les avoir vus au moins une fois dans sa vie. Les boules Quiès gentiment offertes à l'entrée dans la salle étaient presque superflues tellement ce fut fort avec un final proprement insupportable pour n'importe quel être normalement constitué. Si ma fille est quelque fois retors, je me dis souvent que c'est pour se venger de ce soir-là,  alors qu'elle était encore au stade d'embryon dans le ventre de sa mère. On a beaucoup glosé sur la parution d'un nouveau disque de My Bloody Valentine, éternellement repoussé depuis plus de vingt ans. Ce n'est aujourd'hui plus une arlésienne. "MBV" est sorti dans la nuit de samedi à dimanche dernier. Une page est tournée. La légende peut sans doute s'éteindre. Ce nouvel album ne révolutionnera rien. Après plusieurs écoutes, il ressemble trop à son prédécesseur pour pouvoir justifier une aussi longue attente. La fin a beau balancer des guitares encore plus agressives, le soufflé est redescendu. Kevin Shields est bel et bien humain. Je peux désormais apprécier sereinement ce nouvel opus, qui passée la première impression forcément décevante, s'avère plutôt long en bouche. Ma relation avec My Bloody Valentine s'est maintenant apaisée. Et c'est sans doute très bien comme ça.



Les autres chansons du disque sont aussi en écoute sur Youtube.

Commentaires

  1. Je suis un peu comme toi avec MBV.... et je n'ai toujours pas apprivoisé "Loveless"....

    RépondreSupprimer
  2. Je pense aussi que cette apparition va tuer la légende. J'ai trouvé plat, insipide, une endive :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et tu aimais "Loveless" ? Parce qu'il lui ressemble quand même beaucoup.

      Supprimer
    2. Euuhhh...je sais pas :DD.. euh bof bof, des fois OUAIHH puis rebof... c'est normal ??

      Supprimer
    3. Oui, si tu n'aimais pas "Loveless", c'est normal que tu n'aimes pas celui-ci.

      Supprimer
    4. Je change de sujet Vince.. t'as vu DomA qui les a niqué ?? t'en pense quoi ??

      Supprimer
    5. Je ne sais pas pourquoi mais je m'y attendais...Après, je n'en pense pas grand-chose. C'est bien, il est enfin reconnu... Il a un disque d'or, une victoire de la musique. Mais ça n'a franchement pas d'importance, tant que j'aimerais ses disques et que j'aurais plaisir à aller le voir sur scène...Et puis, quand je lis Morandini dans Direct Matin (oui, j'aime bien me faire du mal...), alias la voix des beaufs - un des rares pour qui je serais d'accord pour réinstaurer la peine de mort, mais non, c'est pas bien, "Il ne faut pas souhaiter la mort des gens...", c'est Dom qui le dit... - qui dit que c'était une "émission bobo et branchée avec des artistes qui ne passent quasiment jamais à la télé", je constate qu'il reste encore beaucoup à faire...

      Supprimer
    6. Arrfff, ça ne m'étonne pas ce que tu dis.. mais on s'en fout. Sa victoire fait bizarre, comme ses propos sur Virgin.. je suis un vieux con partagé entre l'anard et la variétoche. Bertin..ou DomA. Je vois juste que la fnac qui bosse pas mal avec lui, n'a pas mis le cd promo victoire de la zic à 9euros comme tous les autres ?? je préfere les disquaires indépendants. Tu as eu le 2ème rééditions des Lueurs avec "la jeunesse s'enfuit" d'Yves Simon en bonus ?
      Je m'en doutais aussi de la victoire.. et j'ai eu plein d'écho un peu zarb..du genre "whouah il est plus triste ton chanteur" !! :DD
      Moi aussi je prends tjrs autant de plaisir à l'écoute de tous ses disk.

      Supprimer
  3. Ah non, je l'ai trouvé riche (en tous cas plus qu'un disque de Ringo Deathstarr que pourtant j'aime également beaucoup) et j'aime beaucoup le son d'aujourdh'hui. J'ai trop écouté Loveless et Isn't Anything et j'ai du mal à les écouter encore aujourd'hui.
    J'aime beaucoup la progression: du début de l'album qui rappelle Loveless puis qui s'éloigne vers autre chose proche des Cocteau Twins.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai. Plus je l'écoute et plus je l'aime...

      Supprimer
    2. J'ai été surpris par le côté pas si facile... Les deux derniers morceaux sont même pas faciles du tout...

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix